- crève-cœur
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Synonymes :- déception- déchirement⇒CRÈVE-CŒUR, subst. masc. inv.Ce qui déchire le cœur, ce qui peine, est sujet de peine. Vos crève-cœur amoureux (FABRE, Barnabé, 1875, p. 159). Quel chagrin pour les pauvres petiots (...) quel crève-cœur (A. DAUDET, Évangéliste, 1883, p. 34). Le Crève-cœur (Œuvre poétique d'Aragon, 1941) :• N'est-ce pas le mal dit du cœur brisé? ou de la désespérance? — vivre d'accord avec un peuple, sympathiser avec une âme nationale a été mon rêve, était un besoin profond. Quel crève-cœur d'en être réduit à la solitude, quand on a par malheur cet autre goût.AMIEL, Journal intime, 1866, p. 243.PARAD. (Quasi-)synon. affliction, déboire, déception, déplaisir, désappointement, douleur, souffrance; (quasi-)anton. contentement, plaisir, réjouissance, satisfaction.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Au plur. des crève-cœur. Cependant, d'apr. DUPRÉ 1972, p. 565, au suj. du plur. il convient d'établir des différences en tenant compte du sens des composés. Ainsi ,,la variabilité, selon la règle générale, résulte de la nature du complément, crève-cœur, crève-la-faim sont invariables. En revanche, on pourrait écrire des crève-vessies, des crève-chiens``. Étymol. et Hist. XIIIe s. crievecuer (Continuation de Partonopeu de Blois, éd. J. Gildea, II, 1, 36); 1er quart XIIIe s. (RECLUS DE MOLLIENS, Carité, 161, 1 ds T.-L.). Composé de la forme verbale crève (crever) et de cœur. Fréq. abs. littér. :33.
crève-cœur [kʀɛvkœʀ] n. m. invar.ÉTYM. XIIe, crievecuer; de crever, et cœur.❖♦ Grand déplaisir mêlé de dépit. ⇒ Désappointement, peine, supplice. || C'est un crève-cœur pour lui de voir partir ses camarades en vacances alors qu'il doit rester à la maison. || Des crève-cœur. — Le Crève-cœur, recueil de poèmes d'Aragon.1 Ô honte ! ô crève-cœur ! ô désespoir ! ô rage !Corneille, Clitandre, 345.2 Quel crève-cœur ça devait être pour ce pauvre homme de quitter toutes ces choses (…)Alphonse Daudet, Contes du lundi, « La dernière classe ».3 (…) tous les ans j'éprouve ce crève-cœur de voir une partie de la forêt à bas (…)E. Delacroix, Journal, 30 avr. 1850.❖CONTR. Joie, plaisir, soulagement.
Encyclopédie Universelle. 2012.